Fédération Régionale
de l’Aquaculture du
P
OITOU-CHARENTES
Zone de Texte:


Numéro 4 - Juillet 2004

EDITORIAL

Ma première pensée ira vers M. Jacques PETIT, Président du Syndicat de Défense des Intérêts Aquatiques et Piscicoles qui nous a quitté accidentellement. Chacun connaissait l’énergie de ce syndicaliste charentais qui était un des membres fondateurs de la F.R.A.P.C. A la veille de la réforme de la Loi sur l’eau, à propos de laquelle, les propriétaires d’étangs s’interrogent sur la suite de leur activité, notre fédération confortera l’action engagée par ce syndicat.

Le week-end des 11, 12, 13 juin 2004, la F.R.A.P.C. a participé au Festiv’Agri qui se tenait à Parthenay (79). Ce Salon Départemental de l’Agriculture, destiné au milieu agricole et à ses diversifications, a permis de représenter l’Aquaculture Régionale. Le vendredi était destiné au scolaire, le stand de l’aquaculture a connu un joli succès. Les
5 aquariums mis en place en collaboration avec la Fédération de Pêche des Deux-Sèvres ont fait découvrir les espèces de poissons d’eau douce (cyprinidés, truites, esturgeons, nuisibles…). Enfants et professeurs sont restés attentifs et interrogatoires : « Dans quels milieux vivent-ils ? Que mangent-ils ? Comment se développent-ils ? ». Le reste du week-end était ouvert au grand public ; à cette occasion, la F.R.A.P.C. a organisé des dégustations des produits transformés de l’aquaculture (silure, carpe, truite fumés, terrines d’esturgeons…) issus des producteurs régionaux.

Le Président de la F.R.A.P.C. accueillant le Président du Conseil Général et de la Chambre d’Agriculture au stand, lors de l’inauguration.

Dans ce bulletin, Monsieur MOURRIERAS, Expert Aquacole à la D.S.V. des Deux-Sèvres, s’exprime sur le milieu sanitaire ; soyons très attentifs à ces propos.

La F.R.A.P.C. a lancé le programme de suivi qualité des eaux sur les étangs de Gâtine et du Bocage en Deux-Sèvres. Elle va poursuivre en Charente et en Vienne.

La prise de contact avec l’IRQUA (Institut Régional de la Qualité Agroalimentaire) pour l’élaboration d’une charte de qualité poisson d’étang est effective. Un bilan sera fait lors du prochain bulletin « Tout-Ouïe ».

La F.R.A.P.C. vous souhaite une bonne période estivale.

                                                           Le Président,                                                            J. GABORIT


S.E.P.I.B. - A.D.A.R.C.

Sujet : Recherche/Développement filière Etang : Station expérimentale du Blanc.

La filière Etang traverse actuellement une période délicate sur le plan économique et réglementaire (projet de Loi sur l’Eau). Dans ce contexte, les questions de recherche / développement apparaissent secondaires.

Cependant, des besoins sont exprimés régulièrement sur différents sujets (sanitaire, génétique, nouvelles espèces). Des enjeux nationaux peuvent être identifiés. Pour envisager le traitement de ces questions, des outils de recherche sont nécessaires. La filière étang dispose d’une station expérimentale en Région Centre : la S.E.P.I.B. (Station Expérimentale Piscicole Interrégionale du Blanc). La Région Poitou-Charentes était partie prenante au démarrage de cette station en 1993.

Les programmes (silure, carpes) ont ensuite été menés essentiellement avec les pisciculteurs de la Région Centre dont la participation a progressivement diminué.

L’avenir et le fonctionnement de la S.E.P.I.B. doivent être aujourd’hui ré-envisagés à la demande du Ministère de l’Agriculture.

Quels seraient vos besoins ?

Les pisciculteurs de la Région Poitou-Charentes, aux côtés de la Région Centre, pourraient avoir une place active dans la gestion de la S.E.P.I.B.

Comment envisagez-vous le rôle d’une telle structure ? Quel bilan tirez-vous du fonctionnement de la station ?

Merci de transmettre vos réponses ainsi que vos remarques et commentaires à :

Aurélien TOCQUEVILLE
ITAVI Service Technique : Aquaculture
12, rue du Rocher - 75008 PARIS
Tél. 01.45.22.92.41 - Fax. 01.43.87.18.78
tocqueville@itavi.asso.fr



ANNONCE DE COLLOQUE

L’A.D.A.R.C (Association pour le Développement de l’Aquaculture en Région Centre) - S.E.P.I.B. organise un colloque le mardi 21 septembre de 8h30 à 18h à
l’Etang de Bellebouche
à Mézières en Brenne dans l’Indre. Les thèmes sont : PATHOLOGIES ET ACTIONS SANITAIRES EN PISCICULTURE D’ETANG.

Programme de la Journée :

1 - PATHOLOGIE ET PROPHYLAXIE : La cohabitation obligatoire poisson-bio-agresseur et limite des traitements - M. François DE KINKELIN (INRA).

2 - LES MALADIES BRANCHIALES CHEZ LES JUVENILES DE CARPES - M. Jean-François BERNARDET (INRA).

3 - L’ICHTYOPHTIRIUS - M. Michel DORSON (INRA) et M. Jean Michel POLI (S.E.P.I.B.).

4 - LES PARASITES EXTERNES CHEZ LE GARDON - M. Marc MORAND (Laboratoire Dépar-temental d’Analyses du Jura).

5 - L’HIVERNAGE ET LES MORTALITES PRINTANNIERES - M. Marc MORAND (Laboratoire Départemental d’Analyses du Jura).

6 - LES MALADIES EMERGENTES : le Rhabo-virus de la Perche fluviatile et l’Herpes-virus de la Carpe Koï - Mme Françoise POZET (Laboratoire Départemental d’Analyses du Jura).

7 - LEGISLATION ET REGLEMENTATION SANI-TAIRE - Mme DELAVAUX (Direction des Services Vétérinaire de l’Indre).

Frais d’inscription : 20 €  (incluant déjeuner sur site).

Pour tous renseignements complémentaires, s’adresser à la F.R.A.P.C.

 

Projet de Nouvelle Loi sur l'Eau.
Les groupes de travail du M.E.D.D.

Monsieur Serge LEPELTIER vient de succéder à Madame Roselyne BACHELOT comme Ministre de l’Environnement. Madame BACHELOT avait accepté de rencontrer nos représentants et nous remercions Monsieur LEPELTIER d’avoir honoré cet engagement et de continuer les échanges entre ses services et nos représentants.

Les activités :

les rencontres se sont multipliées :

  •          19 mai : Réception par le Ministre et Monsieur Pascal BERTEAUD, le Directeur de l’Eau de huit de nos représentants du Groupe Plans d’eau de la Fédération Française d’Aquaculture (F.F.A).
  •          23 juin : Réception par Monsieur BERTEAUD de nos représentants du groupe juridique.
  •          1er juillet : Réunion de synthèse des travaux des deux groupes Juridique et Impacts en présence de six présidents de Fédérations des pêcheurs, de la Directrice du C.S.P., de son juriste, d’un représentant du Ministère de l’Agriculture.

Les résultats :

1 - Pour la première fois, le Ministre semble avoir compris l’importance, la diversité, mais aussi l’interdépendance des différentes composantes de la filière aquacole :

  •          les salmoniculteurs gérant souvent des parcours de pêche,
  •          les pisciculteurs professionnels, mais aussi pluri-actifs ou accessoires,
  •          les négociants souvent pisciculteurs également,
  •          les étangs communaux de pêche à la ligne,
  •          les étangs de comités d’entreprises,
  •          les étangs gérés par des particuliers à proximité de gîtes ou de terrains de camping,
  •          les étangs de pêche de « Poissons Trophées »,
  •          les étangs familiaux.

Ils ont tous en commun le fait d’utiliser des poissons qu’ils produisent ou qu’ils achètent et qui se développent dans des lieux qu’ils ont aménagés et qu’ils entretiennent. Ils considèrent ce poisson comme étant leur cheptel qu’ils doivent pouvoir exploiter comme ils l’entendent.

2 - Le projet de Loi sur l’Eau prend forme. Trois versions nous ont déjà été transmises :

  •          nous avons déjà fait de nombreuses remarques lors des réunions précédentes,
  •          nous devons présenter avant le 15 juillet des propositions écrites,
  •          nous avons obtenu d’être associés à l’évolution du projet jusqu’à sa rédaction complète.

Il faudra ensuite être très attentif lors de la présentation du projet au Parlement.

Les nouveautés déjà acquises dans le projet de Loi :

1 - Le Conseil Supérieur de la Pêche qui fonctionnait en duo avec l’Union Nationale des Pêcheurs et dont dépendaient les garderies départementales est supprimé.

Une Agence Nationale de l’Eau et des milieux aquatiques (ANEMA) prend à son compte « …toutes les actions destinées à favoriser une gestion globale, durable et équilibrée de la ressource en eau, des milieux aquatiques, de la pêche et du patrimoine piscicole, des sports et des loisirs nautiques » (Article L. 213-6 du Code de l’Environnement).

2 - La Fédération Nationale de la Pêche et de la Protection du milieu aquatique remplacerait l’actuelle Union Nationale des Pêcheurs de France avec des prérogatives élargies. Les Fédérations départementales regroupant les A.A.P.P.M.A. auraient l’obligation d’adhérer à cette Fédération Nationale. Enfin, tout pêcheur à la ligne devrait être muni d’une carte de pêche.

Nous devrons plus que jamais être attentifs à l’évolution du projet et sensibiliser nos Elus (Sénateurs et Députés) à l’importance socio-économique de notre filière, surtout

en milieu rural, où elle contribue au maintien d’une activité non négligeable et où elle assure par ses propres moyens l’entretien et le bon état des milieux aquatiques qu’elle gère.

                                               Louis Perrin

Membre du groupe juridique de la F.F.A.



Bilan cormorans ; réagissez avant le 28 juillet

Départements

Quotas 2003-2004

Nombre Abattus 2003-2004

Nombre de demandeurs

Pisci. Ext.

Eau libre

Pisci. Ext.

Eau libre

2002-2003

2003-2004

Charente

40

90

20

90

19

25

Vienne

200

120

188

120

27

35

Deux-sèvres

150

0

146

0

25

41


Bilan Vienne :

Zone de Texte:  Il apparaît que le nombre de destructions en pisciculture dépasse les chiffres de la dernière campagne (188 oiseaux tués au lieu de 151 en 2002/2003). Le nombre de demandeurs a aussi augmenté, ce qui signifie que le problème persiste. Néanmoins, au vu des résultats, il serait intéressant de réviser à la hausse les quotas de régulation accordés à la Vienne :

  •          250 oiseaux au lieu de 200 pour les piscicultures,
  •          maintien de 120 oiseaux pour les Eaux Libres.

Bilan Deux-sèvres :

Le quota était de 150 cormorans,
146 animaux ont été détruits avec un total de
41 demandeurs et des autorisations prolongées en mars 2004 pour 14 d’entre eux.

Ainsi en comparaison à la saison 2002-2003, le quota attribué a été augmenté de 50 animaux et le nombre de demandeurs de 16 personnes supplémentaires.

Bilan Charente :

Le quota de 40 cormorans n’est pas atteint : 19 animaux ont été détruits (équivalent à 2002-2003). Mais la moitié des comptes-rendus n’a pas été renvoyée, donc ce chiffre n’est pas arrêté.

Pour la Vendée, vous pouvez renouveler votre demande auprès de la D.D.A., au Comité de Suivi cormorans.

Pour la campagne 2004-2005, les personnes qui n’auront pas renvoyé leurs comptes-rendus se verront refuser le droit de tirs.

Pour obtenir des autorisations de tirs pour la saison 2004/2005, vous pouvez dès maintenant remplir l’imprimé joint au journal. Il vous suffira de nous le retourner, bien complété, avant le 28 juillet 2004, en vue d’un dépôt collectif auprès de la Commission Départementale.

Pour tous renseignements, vous pouvez contacter la FRAPC.


Brèves

Le stage proposé par le Centre de Formation GEONAT pour la « capacité en transport d’animaux vivants, option aquaculture » aura lieu les lundi 23, mardi 24 et mercredi 25 août 2004.

Si vous êtes intéressé par la formation, contactez la F.R.A.P.C., avant le 28 juillet 2004.

Vendée, 10 km La Roche sur Yon, 15 km mer. Vends magnifique étang 8 ha, très poissonneux, alentours boisés, verger, prairies. Superficie totale 20 ha.

Pêcherie moderne, atelier, hangars, électricité, tout matériel pour l’exploitation du poisson.

Chasse, pêche, loisir. Accès facile. Route 4 voies.

Renseignements au 02.51.05.38.25  prix : 215 000 euros.

Des nouvelles de Charente :

Afin de pouvoir réorganiser en temps voulu la prochaine campagne de pêche des étangs, l’Association des Astaciculteurs et Aquaculteurs de la Charente (A.A.A.C.) tiendra son Assemblée Générale le mercredi 4 août 2004 à 14h au siège de la Chambre d’Agriculture à Angoulême.

D’autre part, le Syndicat charentais des intérêts aquatiques et piscicoles, lors de son Conseil d’Administration en date du 25 juin dernier, a élu
M. Fabrice BLANCHARD comme Président en remplacement de M. Jacques PETIT décédé acciden-tellement.

L’animateur sera en congé
du lundi 2 août au vendredi 20 août 2004.



Approche sanitaire d'un étang

1- GENERALITES

Les pathologies des poissons d'étang proviennent souvent d'une rupture d'équilibre entre l'animal et ses bioagresseurs sous l'action d'un facteur isolé de son environnement, soit le plus souvent sous l'action de l'association de plusieurs de ces facteurs inhérents à l'environnement. En effet, la modification du milieu aquatique entraîne un stress chez le poisson abaissant son seuil de résistance facilitant ainsi l'attaque des bioagresseurs.

Les facteurs environnementaux

L'environnement du poisson est conditionné par des phénomènes naturels (climatologie, géologie, hydrographie) ou par des interventions de l'homme (fertilisation, pollution, pêche...). Trois types de facteurs peuvent être ainsi distingués :

Les facteurs physiques : les modifications de turbidité et de température de l'eau possèdent un rôle important dans le déclenchement des mortalités. Par ailleurs, les manipulations lors des pêches et des transports induisent des chocs thermiques et des blessures.

Les facteurs chimiques : les propriétés chimiques naturelles de l'eau (taux d'oxygène, acidité, salinité…) conditionnent la présence ou non des peuplements de poissons et leur survie. Dans un étang mal géré, des substances toxiques pour le poisson peuvent faire leur apparition (ammoniac, nitrites, hydrogène sulfuré). Certaines pollutions induites par les activités humaines provoquent soit un déséquilibre lent du système ou sont à l'origine d'accidents spectaculaires dans les peuplements de poisson.

Les facteurs biologiques : ces facteurs représentent tous les êtres vivants de la chaîne alimentaire de l'étang (poissons, mollusques, plancton, parasites…). Le principal élément en est le poisson lui-même, sa biologie individuelle est bien évidemment déterminante, mais c'est aussi un élément d'une population qu'il faut gérer (introduction, surpopulation, équilibre des espèces). Lors d'un déséquilibre de ce système biologique, plusieurs phénomènes peuvent favoriser le développement de maladies : carences alimentaires, pullulation de bioagresseurs, bloom d'algues toxiques. Par ailleurs, les prédateurs tels que les oiseaux piscivores infligent aux poissons des blessures qui lui sont autant de voies de pénétrations pour les bioagresseurs.

Les bioagresseurs des poissons d'étangs

Les parasites : ces organismes sont très fréquents et le plus souvent en équilibre avec leur hôte aux dépens duquel ils vivent. Les parasites sont externes ou internes, visibles ou microscopiques, animaux (protozoaires, vers, sangsues, crustacés…) ou végétaux (mycoses). Plusieurs types de parasites peuvent infester un poisson sans dégâts apparents.

Les bactéries : les bactéries sont présentes partout dans le milieu, dans l'animal. Certaines sont favorables au développement du poisson, d'autres se développent de manière agressive et aboutissent à une pathologie chez le poisson. Ces bactéries s'échelonnent entre deux groupes extrêmes : la bactérie pathogène stricte, qui exerce un pouvoir pathogène dès le premier contact avec le poisson et la bactérie opportuniste, présente dans l'environnement du poisson, qui devient pathogène lorsque les conditions de vie du poisson se sont dégradées.

Les virus : dans les étangs, seul le rhabdovirus de la Virémie Printanière de la carpe se retrouve assez fréquemment dans les étangs, et là encore, tout est question d'équilibre.

2- METHODES DE CONTROLES

L'observation directe des poissons, particulièrement difficile en étang, permet déjà de repérer les individus malades par le comportement (nage difficile ou hésitante, respiration difficile, mouvement accéléré des opercules) ou l'aspect ; chez le poisson, 4 types de composantes externes peuvent être surveillés par le propriétaire d'étang et permettent de détecter des problèmes sanitaires sur le cheptel :

  •          la peau peut présenter des signes : blessures (signes de prédation), décoloration, hémorragies ;
  •          ectoparasites, kystes, perte de la fonction de mimétisme ;
  •          les nageoires peuvent porter des ectoparasites et leur état général peut révéler des carences ;
  •          l'oeil : on peut observer une saillie du globe occulaire, une énucléation, des bulles ;
  •          les branchies (sous l'opercule) de couleur rouge sombre sur le sujet sain : on peut déceler une décoloration ou la présence de filaments (parasites).

3- MESURES PREVENTIVES

En pisciculture extensive d'étang, la prévention va prédominer sur le traitement curatif du poisson. En effet, peu de médicaments vétérinaires existent pour les poissons d'étang et la pathologie difficilement observable en étang est reliée à de multiples facteurs évolutifs.

Quelques pratiques fondamentales permettent de préserver les poissons du développement des maladies :

Pratiques liées à une gestion raisonnée de l'étang :

  •          l'élimination de la végétation submergée trop abondante propice à la reproduction des mollusques (hôtes intermédiaires parasites) ;
  •          l'assec d'une durée supérieure à un mois qui permet la destruction des germes ;
  •          le chaulage avec de la chaux vive (250 kg/hectare) au début de l'assec qui détruit les mollusques, les sangsues, les crustacés parasites (la chaux peut être répandue directement dans l'étang en cause).

Pratiques liées à la gestion piscicole :

Eviter le stress lors des empoissonnements et des manipulations :

  •          égaliser progressivement la température du bac de transfert avec celle de l'eau de l'étang, surtout pour les jeunes alevins ;
  •          mettre en place des structures de stockage adaptées permettant la réoxygénation du poisson après un transport et l'élimination de la vase après la pêche. Les poissons doivent retrouver un bon état général avant l'empoissonnement (respiration et nage normale, capacité de mimétisme). De plus la réoxygénation permet d'éviter la prédation des oiseaux attirés par les poissons asphyxiés et fatigués restant en surface ;
  •          effectuer les manipulations durant les périodes printanières ou automnales afin d'éviter une température ambiante chaude et des brûlures provoquées par le rayonnement solaire.

Recherche d'un équilibre biologique lors de l'empois-sonnement :

Introduire des poissons carnivores (sandre, brochet) avec les cyprinidés permet d'effectuer une épuration biologique. Les poissons carnivores se nourrissent en priorité des poissons les plus faibles atteints par une maladie ou des parasites.

Contrôle de l'introduction des poissons dans l'étang :

Pour s'assurer de la qualité du poisson fourni, le propriétaire doit se fournir auprès des pisciculteurs professionnels disposant des agréments ad hoc.

Remarque : réempoissonner l'étang avec ses propres poissons est une pratique idéale pour minimiser les risques d'introduction de pathogènes extérieurs.

Nourrissage complémentaire :

A la fin de l'hiver, les poissons reprennent leur activité mais ils ne trouvent pas dans le milieu la nourriture dont ils ont besoin. Affaiblis, ils sont donc très sensibles aux maladies. La pratique d'un nourrissage complémentaire (céréales, granulés) à la fin de l'hiver et au début du printemps limite le développement de pathologies, comme la Virémie Printanière.

Contrôle de la qualité de l'eau à l'amont de l'étang :

Des analyses d'eau peuvent être effectuées par les laboratoires vétérinaires en amont du site afin de détecter une éventuelle pollution ou une invasion de bioagresseurs.

Lutte contre les prédateurs :

Les mouettes, les aigrettes, les hérons et les cormorans blessent les poissons favorisant l'entrée de germes mais sont aussi des vecteurs de parasites.

            C. MOURRIERAS, D.S.V 79, Expert Aquacole

 

FICHE TECHNIQUE

L’ESTURGEON

Zone de Texte:  ORIGINE

L’Esturgeon sibérien (Acipenser baeri) est originaire des régions froides de l’Asie centrale. Il a été introduit en France, en eaux closes pour l’élevage, au début des années soixante-dix.

DESCRIPTION

De couleur gris clair à brun foncé sur le dos et blanc sur le ventre, le corps est allongé. La tête est pourvue d’un long rostre et de quatre barbillons ainsi que d’une bouche en position nette ventrale. Le corps ne porte pas d’écailles mais 5 rangs de plaques osseuses appelées écussons. La queue est asymétrique, le lobe supérieur étant le plus développé.

BIOLOGIE ET ALIMENTATION

Dans le milieu naturel d’origine, bien que certaines formes fréquentent les estuaires, ce poisson peuple principalement les eaux douces. En empoissonnement, il affectionne les plans d’eau calmes, sans végétation. Placide, c’est un poisson rustique et peu fragile. Il se nourrit de larves d’insectes et d’invertébrés vivant sur le fond. En élevage, il est nourri avec de l’aliment piscicole en granulé. Il est en concurrence alimentaire avec la carpe et la tanche, qu’il est préférable de ne pas mélanger dans le même étang.

REPRODUCTION ET CROISSANCE

En France, les conditions écologiques ne permettent pas de reproduction naturelle. La reproduction est contrôlée en écloserie, garantissant la pureté de souche des alevins produits (reproduction d’avril à juin).

La croissance est assez rapide. A un an, il atteint 300 à 400 grammes. A deux ans, il atteint 1.2 à 1.5 kg.

Toutefois, il reste encore des progrès à accomplir et notamment dans la maîtrise de la reproduction. En effet, on observe les premières pubertés chez les femelles qu’à l’age de 7 ou 8 ans.

MISE EN CHARGE

L’empoissonnement de cette espèce n’est autorisé qu’en eaux closes.

La charge conseillée est de 50 à 100 individus de 1 été à l’hectare.

PECHE ET GASTRONOMIE

Poisson naturellement placide, l’Esturgeon devient un adversaire respectable lorsqu’il est ferré. Sa pêche est considérée comme sportive.

Poisson prestigieux, sa chair, fraîche ou fumée, est très appréciée des gastronomes.

Les Esturgeons et ce qui leur est associé, le caviar, représentent une image attirante.

CONCLUSION

Cet animal semble présenter quelques caractéristiques intéressantes pour son élevage intensif en eau douce :

  •     la possibilité de le maintenir à des densités importantes,
  •     une croissance importante pouvant s’exprimer dans une gamme de températures plus élevées que celles des salmonidés,
  •     une consommation en oxygène relativement modeste,
  •     l’absence actuelle de problèmes pathologiques importants.

Prochain numéro : la truite Arc-en-ciel.

 

Quelques recettes

Zone de Texte:

  • 600 g de filet d’esturgeon
  • 1 Kg d’asperges
  • 1 Kg de légumes divers
  • 2 cuillerées à soupe de miel d’acacia liquide
  • 1 citron
  • 40 g de beurre
  • Aneth, sel, poivre
  • Papillotes d’Esturgeon frais
    (Pour 6 personnes)

    Epluchez les légumes et faites-les cuire 10 à 12 minutes à l’eau bouillante salée et égouttez.

    Coupez les filets d’esturgeon en 3 morceaux pour obtenir 6 escalopes.

    Diluez le miel dans le jus de citron. Ajoutez le beurre et chauffez une minute en mélangeant. Ajoutez l’aneth haché. Coupez 6 feuilles de papier sulfurisé et déposez au centre une escalope salée et poivrée. Ajoutez les légumes et les pointes d’asperges nappées de sauce.

    Fermez les papillotes et faites cuire 7 minutes à four chaud. Présentez les papillotes entrouvertes dans les assiettes.

       
  • 1 Kg de filet (ou pavés, darnes, escalopes) d’esturgeon
  • 300 g d’échalotes
  • 3 poignées de gros sel
  • 25 cl de vin Bordeaux rouge
  • 50 g de beurre
  • sel et poivre.
  • Esturgeon aux échalottes confites
    (pour 6 personnes)

    1. Saler et poivrer les filets d’esturgeon. Mettre en attente.
    2. Mettre à cuire à four chaud les échalotes dans leur peau avec 3 poignées de gros sel.
    3. Faire sauter les filets au beurre, 2 minutes côté peau et 1 minute côté chair.
    4. Disposer dans un plat, déglacer le jus de citron dans un très bon vin rouge (type Graves). Faire réduire.
    5. Peler les échalotes et les incorporer à la réduction. Faire à nouveau réduire de moitié, ajouter une noix de beurre puis napper les filets.

                                                                       Bon appétit !


    Acceuil N°1 - 10/03 N°2 - 01/04 N°3 - 04/04 N°4 - 07/04 N°5 - 10/04

    FRAPC 99 Avenue de la Libération 86035 POITIERS CEDEX
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